"Quand on se parle, tout se passe bien"

Publié le par cricri

9/11/2018 04:59 | Vienne | POITIERS | Imprimer | 
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"Quand on se parle, tout se passe bien"
Le 13 octobre, un accident de chasse a été fatal à un vététiste en Haute-Savoie. La cohabitation entre les usagers de la nature pose-t-elle un problème?
 
Qu'on se rassure: la majorité des randonnées à vélo se déroule dans les meilleures conditions pour les pratiquants.
Qu'on se rassure: la majorité des randonnées à vélo se déroule dans les meilleures conditions pour les pratiquants.
 

 

Raphaël Hervé
(président de la société mycologique du Poitou)

Pour cet expert en champignons, « nous ne rencontrons pas de difficultés particulières avec les chasseurs ». Les sorties de son association sont préparées en amont. « On ne va pas n'importe où de façon impromptue. Ainsi, nous demandons des autorisations préalables pour prospecter dans les bois communaux et les forêts domaniales et, via l'ONF, on sait par exemple si une chasse à courre peut avoir lieu. Pour des prospections au Bois de la Loge à Pouillé, un espace naturel sensible, nous travaillons en liaison avec le Département qui délivre un accord préalable. Et pour les sorties sur demande extérieure, c'est aux organisateurs de se prémunir des autorisations nécessaires. »

Christian Duverger
(responsable du centre équestre le Clos des Groges à Saint-Benoît)

« L'équitation, la chasse et la nature ont toujours fait partie de ma vie et je n'ai jamais eu de soucis. Il faut savoir faire preuve de tolérance et se respecter. La chasse, ce n'est quand même pas la guerre. L'hiver, en période de chasse, on fait beaucoup moins de promenades et de randonnées au club. Evitons les généralités et les amalgames. »

Fabien Dugrillon
(président des Castors VTT
de Béruges)

1.200 vététistes et marcheurs ont participé à la 23 Bérugeoise le 4 octobre. « Pour cette manifestation qui emprunte notamment la forêt de Vouillé, les présidents des associations de chasse sont contactés par téléphone. C'est assez carré en général même si les "anciens" chasseurs sont un peu plus réfractaires. L'époque où certains enlevaient nos panneaux est révolue. Autrement, les chasseurs sont prioritaires en période de chasse et on doit redoubler d'attention avant de pénétrer dans un bois. Quand on passe à côté d'eux lors d'une rando, ils ont le fusil en position cassée. Ce ne sont pas des "tontons flingueurs". Il y a des bons et des mauvais chasseurs comme il y a des bons et des mauvais vététistes. Il faut se parler. Quant on se parle, tout se passe bien. »

Christian Jouvin
(président de Montmidi multiactivités à Poitiers)

« Nous avons connu des petits conflits mais, moi, jamais, confie l'ancien président du comité départemental de randonnée pédestre. On marche sur les chemins publics et communaux. Dans la Vienne, les incidents sont assez rares. Si cela se produit, mieux vaut passer son chemin, sans montrer d'agressivité car il arrive à des chasseurs de faire des réflexions avec un air de dire qu'on n'a rien à faire là. Supprimer un jour de chasse le week-end? Moi, je suis pour partager le domaine, en prêtant attention à l'autre. »

Jean-Louis Jollivet
(vice-président de Vienne Nature)

« Je ne suis pas anti-chasse de manière dogmatique. Les chasseurs sont des protecteurs de la nature mais ce ne sont pas les seuls. Je suis pour un partage équitable du territoire et l'idée d'un jour férié où les promeneurs pourraient se balader sans courir le risque de prendre quelques plombs perdus me semble négociable. Il faut un respect plus grand qu'il ne l'est pour la sécurité des promeneurs. C'est peut-être aussi aux chasseurs de faire de propositions. »

Francis Bleyaert
(responsable de l'école de VTT
de l'ASAC Colombiers)

« Il y a parfois des accrochages et il faut tempérer, estime cet éducateur. Un samedi matin, au début du mois d'octobre, on procédait au nettoyage des chemins pour notre randonnée. Ce jour-là, il y avait une chasse aux gros gibiers et un chasseur est passé à côté de nous en voiture en nous demandant ce qu'on foutait là. Quand on organise une épreuve, on fait une demande en mairie de chaque commune traversée. Le partage des bois n'est pas toujours facile alors que nous, on aime rouler dans la nature. »

 

Jean-François Rullier

Publié dans article de presse, le club

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